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Économie

La contribution de l’agriculture à l’économie française reste en hausse en 2018


AFP le 18/12/2018 à 18:41

La contribution de la branche agricole au Produit intérieur brut français devrait être en hausse en 2018 pour la deuxième année consécutive après la crise de 2016, à 6,7 % du PIB, selon une étude prévisionnelle de l'Insee publiée mardi.

La  valeur de la production agricole, hors subventions sur les produits, continue d’augmenter (+ 4,7 % contre + 3,2 % l’année précédente). Cependant, après quatre années de baisse, les charges des agriculteurs repartent à la hausse (+ 1,7 %), en raison de la remontée des prix de l’énergie, en particulier des carburants, souligne l’Insee. La valeur de la production animale décroît de 1,2 %, sous l’effet de la chute des prix du porc (- 12,4 %) après deux années de hausse soutenue. La production végétale rebondit quant à elle de 2,2 %, principalement grâce à la hausse du volume de vin (+ 28,5 %), seule production végétale en croissance.

En effet, les conditions climatiques, en particulier la sécheresse estivale, ont eu des conséquences négatives sur les rendements des céréales et des plantes industrielles et fourragères, souligne l’Insee. Pour l’Assemblée des chambres d’agriculture (APCA) cependant, « on peut penser que l’essentiel des impacts négatifs de la sécheresse pourrait se manifester en 2019 ». L’Insee ne note en effet pas de hausse des achats d’aliments pour animaux, mais une légère baisse de 0,7 %. Le redressement significatif du résultat net de la branche agricole qui augmente de 18,3 % « est lié d’une part à un coup de frein sur les charges et, d’autre part, à un ralentissement de l’investissement », ajoute l’APCA dans un communiqué.

La Coordination Rurale rappelle pour sa part que la prévision de hausse de ce résultat net « ne signifie pas que le revenu de l’ensemble des agriculteurs s’améliore », alors que le secteur de l’élevage « demeure en dessous d’un seuil normal de rentabilité » et que la légère hausse de prix sur les grandes cultures « compense à peine la baisse de rendement ». Parallèlement, le service statistique du ministère de l’agriculture (Agreste) a précisé mardi que pour l’année 2017, le résultat courant avant impôts par actif non salarié (RCAI) était de 27 400 euros soit une hausse de 44 % par rapport à 2016 et de 5 % par rapport à 2015. Ce résultat ressort à 19 200 euros pour la filière céréales, 41 600 pour la viticulture, 26 900 pour les vaches laitières et 17 700 pour les bovins élevés pour la viande en 2017. « Ce qui est très intéressant c’est que pour beaucoup de filières ce RCAI 2017 est équivalent à la moyenne sur 30 ans » de ce même indice, « alors même que les exploitations sont plus grandes », note Philippe Pinta membre du bureau de la FNSEA. Il souligne également « le déclin continu » des investissements, passés à plus de 30 000 euros par exploitation en 2012 à 24 000 en 2017. « Quand vous ne mettez plus d’argent dans le matériel, l’outillage, les bâtiments, vous perdez en compétitivité et en productivité », explique-t-il. L’Insee publiera en juillet 2019 une mise à jour de ces chiffres 2018.