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Europacity

Emmanuel Hyest, FNSafer : les terres agricoles « doivent être protégées »


AFP le 23/05/2019 à 18:05

Les terres agricoles franciliennes autour du projet d'aménagement commercial contesté d'Europacity « doivent être protégées », a estimé mercredi Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer.

« Il y a suffisamment de zones économiques dans la région Ile-de-France », et les surfaces qui sont visées par le projet de méga-complexe de loisirs et de commerces sont « des terres agricoles de très bonne qualité », a déclaré Emmanuel Hyest lors d’une conférence de presse consacrée au bilan annuel du foncier agricole en France.

« La plaine de France est l’une des meilleures zones du monde en termes d’agronomie, ces terres ont vocation à rester agricoles » a-t-il ajouté.

Dans ce secteur déshérité de la région parisienne, le projet Europacity – cumulant espace commercial (230 000 m2), culturel (50 000 m2) et parc de loisirs (150 000 m2) – a été imaginé comme une attraction touristique d’envergure internationale capable de drainer 31 millions de visiteurs (gratuits et payants) par an. Coût de l’opération : 3,1 milliards d’euros, soit le plus grand investissement privé en France depuis la construction de Disneyland Paris en 1992. Le projet est porté par Ceetrus, filiale immobilière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda.

Mais depuis des années, ce projet oscille entre revers et feux verts, subissant une contestation grandissante et un contre-projet d’aménagement baptisé « carmat » réalisé par des opposants.

« Il y a de plus en plus de prise de conscience qu’il faut absolument protéger le foncier agricole, mais beaucoup d’élus pensent encore que le développement passe par une consommation de terres agricoles et de la construction », a ajouté Emmanuel Hyest en rappelant que la France avait perdu « 4 à 5 millions d’hectares de terres agricoles en 40 ans ». « Il faut imaginer un nouveau modèle de développement urbain, en utilisant des friches industrielles, commerciales ou d’habitat pour reconstruire, tout en arrêtant d’empiéter sur les terres agricoles », a-t-il ajouté. Il s’agit d’un enjeu « de souveraineté alimentaire », a ajouté Emmanuel Hyest en rappelant les propos du président de la République Emmanuel Macron annonçant en février qu’il devrait y avoir « zéro artificialisation nette de sols agricoles » à l’avenir.

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