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Sobeval

Des éleveurs déversent du fumier à Périgueux pour la réouverture de l’abattoir


AFP le 04/03/2020 à 08:47

Une centaine d'éleveurs ont manifesté mardi à Périgueux, déversant fumier et lisier devant la préfecture de la Dordogne, en soutien à l'abattoir de veaux de la Sobeval, suspendu par le gouvernement après la diffusion d'une vidéo de l'association de défense des animaux L214.

L’agrément de l’abattoir est suspendu depuis le 28 février sur décision du ministre de l’agriculture Didier Guillaume qui avait reconnu des « dysfonctionnements ».

Devant les agriculteurs, les porte-parole des syndicats qui avaient appelé à cette manifestation intersyndicale (FDSEA et Jeunes agriculteurs) ont pris la défense de l’abattoir de Boulazac, mettant en avant sa « performance », un des plus efficaces de France, selon eux. Le patron de la Sobeval Gilles Gauthier a assuré que les 450 salariés seraient payés et que tous les contrats des éleveurs seraient honorés.

« La société Sobeval est une bonne société. Ce n’est pas un centre de vacances. Il faut donner à manger aux gens donc pour ça il faut tuer des animaux », résume Philippe Bogeart, éleveur à La Chapelle-Grézignac, interrogé par un correspondant de l’AFP.

Aujourd’hui, tous se disent inquiets car plus les animaux attendent dans les élevages, moins la qualité de la viande sera au rendez-vous, « sur la tendreté, la couleur », assure Sandrine Vigier, éleveuse à Cendrieux.

L’inquiétude touche notamment les éleveurs partenaires du label rouge, très strict, qui prévoit des limites de poids et d’âge pour les bêtes. « Quand on dépasse la limite de poids ou d’âge, on ne bénéficie plus du label rouge, ça a un coût pour nous », s’alarme Philippe Bovarlet, qui travaille à La Roche Chalais.

L’association de défense des animaux L214 avait demandé le 20 février la fermeture du site, après la diffusion d’une nouvelle vidéo révélant selon elle des infractions « multiples », en particulier l’abattage d’animaux avec des conditions d’étourdissement insuffisantes.

« Dès que des mesures correctives seront proposées par ses gestionnaires, cet abattoir pourra reprendre son fonctionnement », avait assuré le ministre.