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Énergies renouvelables

Accord dans l’UE pour un objectif de 32 % d’ici 2030


AFP le 14/06/2018 à 08:48

Les négociateurs du Parlement européen et des pays de l'UE ont conclu jeudi un accord fixant à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'ici 2030, avec un objectif d'élimination progressive des biocarburants comme l'huile de palme en Europe.

Pour rendre le secteur des transports plus « propre », « une part minimale d’au moins 14 % du carburant doit provenir de sources renouvelables d’ici à 2030 », selon cet accord provisoire qui devra encore être confirmé par un vote des eurodéputés et soumis à l’approbation du Conseil de l’UE (les États membres). Les biocarburants dits de première génération, qui reposent sur les cultures vivrières, « ne doivent en aucun cas dépasser 7 % de la consommation finale du transport routier et ferroviaire », a précisé le Parlement européen dans un communiqué. Dans cette catégorie de biocarburants, certains comme l’huile de palme « seront progressivement éliminés », prévoit l’accord, en raison notamment de la déforestation provoquée par sa production.

Cette élimination se fera « par un processus de certification (…) qui devra être mis en place », selon le Parlement. « L’objectif de ne plus importer de produits comme le soja ou l’huile de palme, s’ils contribuent à la déforestation, est totalement cohérent avec la déclaration de New York sur les forêts, dans laquelle nous nous étions engagés dès 2014, aux côtés de pays comme l’Indonésie, à stopper totalement la déforestation en 2030 », s’est félicité le ministre français de la transition écologique, Nicolas Hulot, en prenant acte de « cette avancée » dans un communiqué. Quant à la part des « biocarburants avancés et du biogaz », elle doit « être d’au moins 1 % en 2025 et d’au moins 3,5 % en 2030 ».

L’accord prévoit par ailleurs que les États membres devront « veiller à ce que les consommateurs européens puissent devenir des autoconsommateurs d’énergies renouvelables ». Il faudra notamment garantir « une rémunération pour l’électricité renouvelable autoproduite qu’ils injectent dans le réseau ». « Nous avons découragé les investissements dans la nouvelle production de biocarburants à base de cultures vivrières et nous avons fait pression pour le développement et l’utilisation de biocarburants avancés », s’est réjoui jeudi le rapporteur du texte pour le Parlement, le socialiste José Blanco Lopez.

L’eurodéputée française Karima Delli (Verts) a souligné que l’accord avec les États membres prévoyait une sortie progressive des biocarburants de première génération « seulement d’ici 2030 », alors que le Parlement avait demandé « une sortie de l’huile de palme dans les transports à partir de 2021 ». « Malheureusement, derrière la promesse d’énergies renouvelables (…) plane encore trop souvent la menace d’énergies sales et voire encore plus polluantes que le diesel fossile », a-t-elle estimé, faisant allusion aux agrocarburants issus d’huile de palme, de soja ou de colza. Elle a appelé la France à « prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour stopper les importations d’huile de palme et encourager au maximum les agrocarburants issus de déchets et du recyclage ».